POINT D’INFORMATION SUR LES LEGIONELLES ET LA LEGIONELLOSE
Description des légionelles
Les légionelles sont des bactéries d’origine hydrotellurique et ubiquistes,
c’est-à-dire qu’on peut les retrouver dans tous les milieux humides à l’exception de l’eau de mer.
Parmi les 43 espèces connues, la Legionella pneumophila (Lp)
est responsable de plus de 90 % des cas connus de légionellose,
et plus particulièrement le sérogroupe 1 (Lp1), associé à plus de 80 % des cas.
Les autres espèces n’en demeurent pas moins pathogènes pour l’homme.
Leur taille varie de 0.3 à 0,9 µm x 2 à 20 µm.
Conditions de développement
Elles prolifèrent dans une plage de température allant de 25 à 43 °C, avec un maximum de croissance à 37 °C. Elles
survivent en deçà de 25 °C et peuvent être présentes dans les eaux de 0 à 63 °C.
Au delà de 50 °C, la destruction des légionelles survient plus ou moins rapidement. La durée nécessaire pour réduire d’un
logarithme la concentration de légionelles est de :
20 minutes à 55 °C
6 minutes à 57,5 °C
2 minutes à 60 °C
Les légionelles tolèrent une large gamme de pH.
L’environnement extérieur peut favoriser la prolifération des légionelles :
les dépôts de tartre,
les résidus métalliques issus de phénomènes de corrosion (fer, zinc),
certains matériaux (caoutchouc, chlorure de polyvinyle, polyéthylène, silicone),
d’autres micro-organismes (cyanobactéries, amibes libres, protozoaires) présents dans l’eau ou dans le biofilm : les
amibes peuvent notamment jouer un rôle de réservoir et de site de croissance pour les légionelles, au même titre
que le biofilm qui a un rôle supplémentaire de protection des bactéries vis-à-vis des agents désinfectants.
Modes de contamination
Le fonctionnement de certaines installations hydrauliques permet aux légionelles de proliférer puis de diffuser dans
l’atmosphère au sein d’aérosols. Ceux-ci peuvent contaminer d’autres systèmes et/ou le public.
Ces installations à risque sont :
les tours aéroréfrigérantes,
les humidificateurs,
les réseaux d’eau froide ou d’eau chaude sanitaire (par l’intermédiaire des douches),
les bains à remous et bains bouillonnants (jacuzzi, spa),
les brumisateurs (terrasses de café, aires d’autoroutes),
les nébuliseurs respiratoires,
les fontaines décoratives (places publiques, centres commerciaux),
les fontaines réfrigérées et machines à glace,
les jets de lavage (nettoyeurs à haute pression).
La contamination du public se fait par l’inhalation des aérosols d’eau contaminée. Il s’agit de micro-gouttelettes d’eau de
1 à 5 µm de diamètre en suspension dans l’air. Lors de la respiration, ces aérosols atteignent les alvéoles pulmonaires,
infestent les macrophages* pulmonaires et provoquent leur destruction.
La contamination par ingestion d’eau contaminée n’a pu être démontrée. Quelques contaminations par “fausse route”
alimentaire ont toutefois été rapportées, ainsi que quelques cas de contamination par manipulation de terreau humide
dans des régions géographiques chaudes comme l’Australie.
Enfin, il est important de préciser que la légionellose n’est pas contagieuse (non transmissible d’homme à homme).
Pathologies
La contamination par des légionelles peut donner lieu à l’apparition chez l’homme de 2 types de pathologies :
la fièvre de Pontiac est un syndrome pseudo-grippal bénin, dont la durée d’incubation varie de 5 heures à 4 jours et qui
aboutit en général à une guérison spontanée en 2 à 5 jours. Le taux d’attaque est de 95 % (nombre de malades/nombre
de personnes exposées).
la légionellose est une pneumopathie aiguë grave, dont la durée d’incubation est de 2 à 10 jours. Son traitement
nécessite l’administration d’antibiotiques adaptés. La létalité* est de l’ordre de 15 %, et peut atteindre plus de 40 %
chez les malades hospitalisés et les immunodéprimés. Le taux d’attaque lors d’épidémies est de l’ordre de 0.1 à 0.5 %.
Les facteurs prédisposant sont :
- l’âge (au delà de 50 ans),
- le sexe (masculin),
- les affections respiratoires chroniques,
- le tabagisme,
- l’alcoolisme,
- le diabète,
- l’immunodéficience (par maladie ou suite à un traitement).